mardi, mai 11, 2004

Interview Beaux-Arts Magazine : Nick Butch, le garçon Boucher.

Par Georges Edouard Albert De laRoche.

Nick Butch a apporté à l’art moderne
une vision différente et avant-gardiste,
ayant inspiré mille artistes par la suite.
Mais, il a su rester humble, comme nous l’a
prouvé cette entrevue.
Assis dans son salon de style retro-punk
anglais extrêmement glamour, Nick Butch
m’as reçu avec le sourire, me disant :
« Hé, yo, fais pas ta radache, tires-toi
une bûche ! ». Ce que j’ai fait. Avec le
sourire. Puis, j’ai commencé à lui poser
plusieurs questions.

BAM : Quelle-est votre démarche artistique
afin de produire une œuvre tridimensionnelle ?
NB : Et bien, à vrai dire, si je peux
m’exprimer ainsi, je laisse aller mon imaginaire,
je laisse aller mes fantaisies, je reste
ouvert aux idées qui traversent mon esprit
pendant la journée, tout en cherchant
inconsciemment l’idée qui collera avec le
concept que je cherche. Alors, j’imagine
comment utiliser chaque aventure extraordinaire
qui comble mes journées pour créer.
C’est un défi intéressant, qui permet de
repousser les limites que l’on se fixe tous
dans notre art. Mes limites sont donc uniquement
celles que mes liens créatifs me permettent.

BAM : Quelles sont les ressources que vous
utilisez et comment les exploitez-vous?
NB : Ah, pour ça, j’utilise l’outil le plus
proche de moi et qui ne me quitte jamais
(même si des fois, on peut le croire
« so far away from LA »), mon cerveau.
Il n’est peut-être pas très médiatisé,
mais c’est grâce à lui que mes concepts
se mettent en place (parfois tard dans la
nuit, comme pour ma sculpture actuelle )
et que je planifie le fonctionnement théorique
de mes travaux. Ensuite, bien entendu, je
fouille dans les livres, dans les revues
d’art et surtout dans la vraie vie.
Je regarde, dehors, les gens vivre.
Je regarde leurs objets usuels, leurs us et
coutumes, tout cela m’inspire dans mes projets,
tout cela me pousse à les aborder différemment.
À ce niveau là, je commence à faire des schémas
et à penser à mes matériaux. Le vrai monde m’est
utile lors de cette phase, car j’utilise
souvent des matériaux tirées de quincaillerie
ou de mécanique. Je fais des recherches
dans les livres d’art pour voir comment
les matériaux que je vais utiliser ont
déjà été travaillés, afin d’apporter un
point de vue, sinon différent, au moins plus personnel.
Ainsi, après avoir recueilli un paquet
de données, je les met en ordre afin
de ne pas me perdre dans mes bêtises
et j’attaque la planification du projet,
puis sa création.

BAM : Quels sont les liens que vous
pouvez faire avec votre projet « Passé…Présent »
qui se retrouve actuellement exposé au
Cégep Beauce-Appalaches (institution
mondialement reconnue pour leurs expos du feu de dieu) ?
NB : Pour ce projet, l’idée de traiter
non pas d’un évènement passé il y a très
longtemps et ayant encore des réminiscences
aujourd’hui, mais plutôt de travailler avec
un de mes projets me semblait intéressante,
même si marquée d’un narcissisme patenté.
L’idée de jouer avec le contexte temporel
pour donner un sens différent à une sculpture
me trottait dans la tête et toutes les autres
idées qui entraient en concurrence ne faisaient
pas le poids. Ainsi, j’ai décidé d’utiliser mon
projet « Abstraction…Figuration » mettant en scène
l’éphémère, un phénomène temporel fabuleux que
j’avais filmé et prix en photo.
Pour mon projet « L’éphémère à refaire »
(« Passé…Présent »), je voulais remettre
mon projet éphémère en contexte avec ceux
d’un autre artiste des 10 dernières années :
Cai Guo-Qiang. Cet artiste travaillait
beaucoup l’éphémère avec des sculptures
performances de 30 secondes, 4 minutes,
5 secondes. Des œuvres à tendance pyrotechniques
pouvant paraître fort simple, mais à l’effet
visuel très fort.
Ainsi, j’espère avoir réinterprété mon
projet éphémère pour lui donner une nouvelle
valeur temporelle. Il n’est plus passé,
mais il reste toujours présent, même
s’il est désormais impossible de le
refaire brûler.

BAM : Et bien, merci Nicoco B. !
NB : Mon nom est Butch. Nick Butch.

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